La poupée

Publié le 08/08/2017 à 09:17 par leblogfeerique Tags : maison neige jardin air sur pouvoir bleu fleurs enfant sourire fille nuit bonjour histoire amis chez bonne monde merci belle moi
La poupée

Il était une fois, dans un petit village du bord de mer, vivait dans une maison en pierre, une petite fille du nom de Marion. Le jour de noël, allant se promener au bord d’un bois, elle vit une poupée vraiment très raffinée. La poupée en question portait une robe de satin d’un bleu que l’on ne voyait que rarement. La petite fille savait que ce jouet était si beau qu’il ne pouvait appartenir à aucun enfant du village. Elle fit alors une cachette et la décora pour y placer la poupée, afin qu’aucun enfant, ne puisse la trouver et la prendre pour lui.

 

Marion était en effet la petite fille la plus heureuse du village. En effet, aucun autre enfant ne pouvait se vanter de savoir tricoter aussi bien qu’elle ,et d’avoir des parents si attentionnés, qu’ils lui offrirent non pas une mais deux mandarines pour noël. Elle se jura alors, de tout faire pour que le jouet retrouve son propriétaire.

 

Le soir venu, quand son père fut rentré de la pêche, la petite maisonnette ne pouvait être plus joyeuse. Le pêcheur avait fait une très bonne prise et la mère prépara donc un grand repas. La petite Marion regarda la table et se dit qu’avec tout cela à manger, il pouvait bien nourrir tous les gens du coin. Elle demanda à ses parents : « Pourrait-on inviter nos voisin ? Chacun amènerait un plat, nous ferions un festin ». Ses parents la regardèrent et le sourire aux lèvres s’écrièrent : « Mais quelle bonne idée ! Allons donc l’annoncer. » La nouvelle au village ne mit pas longtemps à faire le tour. Il faut dire aussi qu’avec une dizaine de maisonnées et quelques affamés, il ne faut pas longtemps pour qu’une nouvelle se répande.

 

Alors, le tailleur, le boulanger et même le vieux meunier amenèrent chacun leur repas ainsi que tous les autres villageois. Alors ils chantèrent dansèrent et s’amusèrent tellement,qu’ils promirent de refaire cela tous les ans. Même ceux qui étaient sans le sous, purent se remplir la panse à s’en rendre fous. Marion décida donc d’aller parler aux commerçants. Elle commença par le Boulanger. Celui-ci étant de grande taille, elle pris un tabouret pour se mettre à hauteur et lui parla avec tout son sérieux.

 

« Bonjour monsieur le boulanger, j’ai une question à vous poser.

-Dis-moi donc ma petite.

-Connaissez-vous quelqu’un pouvant offrir à son enfant, une poupée si belle qu’elle ne peut provenir que d’une riche famille ?

-Ah mon enfant, du village je connais tous les gens, mais jamais je n’ai entendu parler d’un tel jouet. »

A tout le monde, elle posa la même question mais tous lui répondit que non.

 

Déçue, elle demanda finalement au vieux meunier : « Je ne me souviens pas d’avoir vu cette maisonnée, mais je me souviens d’une légende que je vais te conter. Il existe sur la colline aux milles fleurs, un vieux manoir qui abritait une famille ayant des objets de riche valeur. Si tu veux t’y rendre tu devras traverser, une bien sombre forêt. Lorsque tu seras au pied de la colline, attend que le vent souffle sur l’opaline. Alors, un passage dans la roche s’ouvrira, et de l’autre côté un manoir tu trouveras. Quand tu seras devant devant le portail, fais scintiller à l’astre un morceau de vitrail. Le portail alors s’ouvrira et un monde mystérieux, à toi s’offrira. Mais ce n’est qu’une vieille fable.»

 

Le curé entendant cette étrange histoire, éloigna la petite fille et la mit en garde de ne pas aller voir. « Dans cette forêt, les loups ne manquent pas. Si tu y vas seule , ils te mangeront. Ce vieux meunier sénile ne grandira jamais. Suis donc ses conseil et comme lui tu finiras.

-Dans ce cas, accompagnez-moi et on verra qui des deux la raison guidera.»

Le jeune clerc regarda la petite fille sans comprendre ce qu’elle avait voulu dire. Le meunier cependant, en l’entendant dire cette phrase, sut qu’elle voudrait y aller cette nuit.

 

Marion monta dans sa chambre et sortit son coffre au trésor de sous ses draps. L’été dernier justement, un garçon avait cassé un vitrail par accident. La petite fille qui cherchait de l’eau au puit, regarda un morceau et le trouva si beau qu’ elle s’enfuit avec. Ce morceau de vitrail d’un vert éclatant, dans ses petites mains était bien trop tranchant. Le vieux meunier la vit empoignant ce morceau de verre et se précipita empêchant alors un affreux accident. Il prit alors une grande inspiration et lui dit tout bas.

 

« Pour ne pas inquiéter tes parents, je t’accompagnerai. Ils seront rassurés et tu ne pourras pas te blesser ».

 

La petite fille s’étonna de voir un adulte tenir un discours, pour eux, si insensé . En voyant la petite, le meunier s’était souvenu du temps où il était enfant quand il croyait encore à ces histoires. Il prit alors un morceau de tissu et enveloppa le verre. D’un commun accord, ils décidèrent de se retrouver sur la place du marché quand tout le monde serait endormi.

 

Les deux villageois préparèrent donc chacun de leur côté un sac pour faire cette expédition. Marion pris sa lampe à huile, le morceau de vitrail et 3 pommes. Le meunier, quand à lui, pris un vieux bâton, une corde, un sac de grain et un grappin. Ils se rejoignirent sur la place du village et se dirigèrent alors vers la forêt. Il prirent le chemin par une nuit si claire, qu’il faisait presque jour. Étrangement la neige n’était pas tombée depuis quelques jours alors qu’il faisait très froid. Ils avancèrent donc sans peine.

 

Arrivés à la frontière, la petite fille se dirigea vers la cachette ou se trouvait la poupée. Elle la ramassa et la présenta à ce monsieur. « Cette dame est fort bien élégante, je ne l’ai jamais vue dans les mains d’une demoiselle. Allons la rendre à sa propriétaire qui doit être inquiète, d’avoir perdu un si bel ouvrage. » Il reprirent leur route et, pour ne pas se perdre, le meunier fit comme le petit Poucet et sema le grain là où ils passaient. Marion alluma la lampe et les deux compagnons continuèrent ainsi leur chemin.

 

Arrivés vers le milieu du chemin, ils entendirent un grognement. Deux loups les avaient flairés et se retrouvaient maintenant face à eux. La petite se cacha derrière le bonhomme. La pauvre tremblait de peur. Sans qu’ils s’y attendent, les deux loups bondirent sur eux avec un air terrifiant. Alors le meunier donna deux grands coups de bâton, un pour chacun des loups. Surpris, les deux prédateurs s’enfuirent la queue entre les pattes, désolés de n’avoir pu goûter à leur dîner. Les explorateurs reprirent leur route et sortirent enfin de la forêt.

 

Ils se retrouvèrent alors devant une haute falaise. « C’est ici, le début de la colline. Trouvons donc cette opaline » ; dit le meunier.La petite fille chercha partout et découvrit un peu plus loin, un petit trous abritant une pierre pâle. Elle se dit que celle-ci était bien trop abritée pour que le vent passe dessus. Alors elle pris une grande inspiration et souffla dans le trous.

 

Alors elle recula de quelques pas et une arche apparut, indiquant l’entrée de la maisonnée. Le meunier appuya sur le mur découvrant un escalier de bois qui menait en haut de la colline. Le début étant bien trop délabré pour pouvoir y monter sans danger, le meunier pris son grappin et le lança tout en haut. Quand il fut assuré qu’il était bien accroché, il commença à monter. Puis il revint au sol et dit à la petite.

 

«  Je vais rester en bas pour te rattraper si tu tombes » dit le meunier.

 

Marion entreprit alors de monter et arrivée en haut appela le meunier pour qu’il la rejoigne. Après de grands efforts, les deux amis se retrouvèrent devant un magnifique manoir tout illuminé et devant celui-ci, un immense portail sans serrure. Marion sortit du sac, le morceau de vitrail et le dirigea vers le portail. La lune le fit si bien briller que les rayons se reflétaient sur le vair et atterrit sur le portail. Alors, comme par enchantement, celui-ci s’ouvrit.

 

Il y avait derrière, un petit jardin. Un enfant les attendait là. C’était un garçon un peu plus jeune que la demoiselle. Elle s’approcha de lui, et lui tendit son jouet. Les yeux de l’enfant s’écarquillèrent, il avait l’air ravi. Il s’écria alors « Johanna ! Je pensait t’avoir perdu pour de bon ! Merci infiniment de l’avoir retrouvée. »  Il s’inclina poliment pour remercier les compagnons. « Venez, suivez-moi. » dit-il gaiement.

 

Les explorateurs s’exécutèrent aussi tôt et le suivirent jusqu’à une cabane derrière le manoir. Ils remarquèrent alors que le thé était servit. Marion sortit de son sac, les trois pommes qu’elle avait emporté. Ils les trouvèrent délicieuses ainsi que les petits gâteaux offerts par le garçon.« Vous reviendrez n’est-ce pas ? » ;demanda l’enfant . « C’est promis », répondirent en cœur les deux autres. Et chacun rentra chez lui, repus.

 

Marion se réveilla en sursaut. Les rayons du soleil illuminaient la pièce. Et lorsqu’elle regarda par la fenêtre de sa chambre, la neige de noël tombait sur la mer agitée. « Quel beau rêve ! » se dit-elle.